Ce site me pousse à poser mes pinceaux et user des mots pour décrire ma peinture, mon cheminement… A l’image d’un poème de Jacques Prévert, je publie ces quelques mots pour tenter d’exprimer comment l’artiste cherche l’inspiration et d’une idée abouti à une oeuvre.
Chercher l’idée,
le sujet,
tourner autour,
être vampirisée par la page blanche,
poser les premières touches,
s’enthousiasmer,
se concentrer sur les premiers résultats
et continuer sa recherche,
trouver d’autres voies,
regarder, revenir, attendre, reprendre,
en même temps regarder ailleurs,
une respiration,
observer le regard de l’autre,
doutes et certitudes,
puis viendra la touche finale.
Il y a 20 ans j’étudiais l’histoire d’Artémisia, une artiste peintre italienne du XVIIème siècle à la lecture de sa biographie écrite par Alexandra Lapierre. Au regard de l’actualité, son histoire n’a malheureusement pas pris une ride. Femme libre, artiste affirmée, elle est un modèle pour beaucoup d’entre nous.
Artémisia est née à Rome le 8 juillet 1593 dans une famille unie et aimante. Son père, Orazio Gentileschi, est reconnu par les plus grands peintres pour la qualité de son travail et l’impression d’harmonie, de tendresse et de poésie qui émane de ses toiles.
Une artiste précoce,
Autoportrait – Autoritratto come allegoria della Pittura (1638-1639)
Artémisia montre très tôt des dispositions pour la peinture. Mais dans ce siècle encore barbare dominé sans partage par l’homme, et où la femme, dans son mystère, est considérée comme une madone ou une diablesse, tout s’oppose à sa vocation.
Un premier drame va forcer les usages. A la mort de sa femme, Orazio reporte toute son affection sur sa fille et lui enseigne les secrets de la peinture. Il la sait douée, peut-être plus que lui. Elle aime et veut peindre. Elle travaille. Mais elle étouffe dans l’enfermement où son père la retient. Il ne lui laisse approcher qu’un peintre et un mécène, parmi ses amis. Le premier va la violer. Cette nouvelle tragédie bouscule à son tour le destin. Un procès s’en suit qui rend publique le déshonneur et force la jeune femme à l’exil et à un mariage arrangé.
Une femme libérée,
Giuditta che decapita Oloferne (1612-1613)
Libérée de l’emprise paternelle, Artémisia s’installe à Florence pour y fonder une famille, mais surtout pour y peindre. Sa peinture est le reflet de sa personnalité. Elle est libre, audacieuse et dynamique, inventive, construite et courageuse. Sa renommée ne tarde pas à dépasser les frontières de la péninsule. Elle devient membre de l’Académie des Arts de Florence, ce qui l’affranchit de toute tutelle. Elle peut désormais vouer sa vie à la peinture et à ses filles. Elle est reconnue comme un membre éminent de l’aristocratie artistique et fréquente les grands de ce monde.
Une artiste reconnue,
La cour d’Angleterre, où son père est appointé la réclame. Elle retrouve alors son père vieilli au crépuscule de sa vie. Le maître et l’élève, le père et la fille, sont de nouveaux réunis. La rencontre est foudroyante. La gratitude et le respect du disciple pour le maître se confondent avec son amour filiale. Le maître de son côté reconnait la maitrise, la puissance et la beauté de la peinture de son élève. Il se sait dépassé mais en même temps apaisé et réconforté.
Artémisia su affirmer très tôt dans son oeuvre son talent et sa liberté d’expression. Alors qu’elle n’avait que 19 ans, elle arracha au Pape, devant qui elle esquissait un tableau, ce cri d’admiration : « Pictoribus atque poetus omnia licent ». Aux peintres comme aux poètes tout est permis. L’Art est une communion des âmes. L’artiste y interprète sa vision du monde à travers la maitrise d’une discipline qu’il cherche à transcender. Il y accède à la plénitude et à la liberté.
A lire : Artémisia – Alexandra LAPIERRE chez Robert Laffont.
J’expose quelques tableaux du 17 au 19 novembre 2017 à l’atelier de Bruno Le Sourd avec des amis peintres.
Nous sommes un joyeux groupe d’artistes réunis autour de Bruno Le Sourd. Nous nous retrouvons chaque semaine pour créer dans une ambiance conviviale et concentrée. Notre orientation est une peinture abstraite d’où surgit indéniablement la personnalité de chacun.
C’est avec beaucoup de bonheur, qu’une fois par an nous exposons le fruit de notre travail.
Cette année, le vernissage a lieu vendredi 17 novembre2017 à partir de 18h et l’exposition est ouverte du 17 au 19 novembre de 14h à 19h au 7 rue Pierre de Ronsard, à Arcueil.
Aujourd’hui à Dinan, je serais présente Dimanche 19 novembre après-midi,et serais ravie de vous voir ou revoir à cette occasion.
Un tableau commence par une idée, un désir de traduire une émotion, un sentiment. Cette émotion ou ce sentiment peuvent être mûrement réfléchis ou spontanément exprimés. Puis vient la concentration, d’abord en préparant son matériel, clouter sa toile sur une chassis, passer du gésso, un lavis, puis poser les bases de son idée.
Les couleurs donnent le « La »,
Les couleurs posées une première fois permettent d’avancer dans le travail. Un deuxième passage lui donnera plus de force. Viendront les tâches, les traits, les points, l’oeil critique pour l’équilibre de la composition, l’expression du rythme. Un moment de recul pour poser une touche colorée qui animera l’ensemble, permettra à l’oeuvre de vibrer.